Comment aider nos enfants à être plus à l’aise à l’oral ?

Mis à jour le 8 juillet 2024 par MeriemDraman

Longtemps j’ai été très timide …

Petite fille et même adolescente, j’étais terrorisée à l’idée de prendre la parole… J’avais tous les symptômes des grands timides : les mains moites, le cœur qui s’accélère, les jambes qui tremblent, et je devenais cramoisie lorsque mon professeur m’interrogeait, et je pense même que je devais avoir du mal à formuler des réponses audibles. Pourtant je connaissais mes leçons, j’ai toujours été très sérieuse mais m’exprimer devant mes petits camarades, au risque de balbutier, pire de me tromper m’enlevait tout envie d’essayer… Les nuits blanches que j’ai passées les veilles d’exposés, ou de prises de parole en public, je m’en souviens encore !

J’ai toujours admiré les élèves à l’aise à l’oral car je ne l’étais pas du tout… J’ai commencé à me rendre compte qu’ils n’avaient pas forcément quelque chose de plus intéressant à dire que moi, la seule chose c’est qu’ils disaient ce qu’ils pensaient sans chercher à être parfait… ni plus ni moins ! Ils ne cherchaient pas forcément à dire quelque chose d’intelligent, ni à faire de belles phrases. Ils étaient juste à l’aise, bien dans leur corps et avaient confiance en eux.

Avec le recul, je pense que mon stress à l’idée de prendre la parole provenait de 2 choses :

• La première c’est que je n’ai pas grandi en étant encouragée à exprimer mes idées, ni entraînée à le faire et j’ai donc manqué de confiance en moi dans ce domaine,
• La deuxième chose c’est que j’ai toujours été très, trop exigeante envers moi-même et que si je n’avais pas quelque chose d’intéressant à dire, ou d’élégamment formulée, je pensais qu’il valait mieux que je me taise…

Malgré ma nature « timide » j’ai choisi un métier basé sur l’oral

Heureusement en grandissant, cette timidité s’est un peu atténuée, mais n’a jamais vraiment complètement disparu. J’ai appris à vivre avec, à contrôler mes émotions, et le plus étonnant c’est que j’ai choisi comme premier métier : enseignante ! Un métier basé sur l’oral ! Et je peux dire que cela a été une véritable thérapie et aussi une révélation. Intervenir devant une classe est un vrai travail d’acteur, et j’ai vite compris que pour captiver mon auditoire, j’allais devoir mettre en pratique plusieurs techniques oratoires. 

Le cœur qui bat avant d’«entrer en scène »

Même si au fond de moi, j’avais toujours le cœur qui bat avant d’entrer en classe, plusieurs techniques assimilées au cours de ces années d’enseignante m’ont donné de l’assurance et de la confiance en moi. Parmi les « techniques » qui m’ont aidée à maitriser mon trac et gagner en aisance, je peux citer : la maîtrise de mon sujet, la répétition des leçons, une bonne construction de mes séquences, mais aussi de petits détails très importants tels que :

• Préparer toutes les accroches, les transitions, 
• Mettre le ton, et incorporer du rythme dans mon discours, 
• Faire réagir la classe, interpeler les élèves, 
• Regarder les élèves dans les yeux, 
• Bien me tenir, travailler ma gestuelle et ne surtout pas rester immobile.

Tout cela s’est fait plutôt naturellement, je n’ai pris aucun cours de « mise en scène ». Pourtant, c’est le nerf de la guerre quand on est enseignant. Heureusement sans le savoir, j’étais faite pour ce métier. Néanmoins, je regrette une chose aujourd’hui : Ne pas avoir suivi des cours de théâtre plus jeune, ou participé à des ateliers d’expression orale. J’aurais gagné tellement de temps et d’assurance c’est certain…

Mais pourquoi je vous raconte tout ça me direz-vous ?

Je vous ai raconté un peu mon parcours de « grande timide » afin de faire le lien avec les ateliers d’expression orale que j’ai décidé de proposer dans le cadre de mes activités.

Comme je l’ai dit plus haut, j’ai toujours été admirative des personnes qui s’expriment bien, qui ont de la répartie, et j’ai longtemps cru qu’elles naissaient avec ce don. Pourtant, j’ai appris par mon expérience et constaté en lisant de nombreux ouvrages que l’éloquence n’est pas un don ; c’est une compétence qui se travaille et qu’avec de l’entrainement et de la volonté, on peut devenir un meilleur orateur. 

La pratique de l’oral reste une compétence peu enseignée dans notre cursus scolaire

La prise de parole en public reste très peu enseignée à l’école et pourtant, elle est essentielle dans la vie d’étudiant puis professionnelle. Au cours de notre scolarité, nous apprenons à écrire, à lire, à compter et à raisonner mais nous n’apprenons pas suffisamment à parler. Cela nous différencie de nos amis anglo-saxons, fortement préparés à la prise de parole et ce, dès leur plus jeune âge. Or que ce soit pour un concours d’école, un entretien d’embauche, défendre un projet ou motiver une équipe, l’oral est présent au quotidien.

Heureusement on note un changement dans le système éducatif français, l’oral prend de plus en plus d’importance : les élèves commencent à faire des exposés dès la 6^ème, un oral de soutenance fait partie désormais des épreuves du Brevet, et la réforme du Bac fait apparaître le Grand Oral dans le nouveau Bac.

Pour préparer mes ateliers d’expression orale, je me suis inspirée de méthodes qui marchent

J’ai lu de nombreux ouvrages qui traitent de ce sujet tels que « Porter sa voix » de Stéphane de Freitas, « La parole est un sport de combat » de Bertrand Périer, 50 exercices pour parler en public, les « fiches de production orale en classe de FLE » d’Alain Pacthod pour ne citer que les plus connus, afin d’enrichir mes ateliers de méthodes et d’exercices qui fonctionnent et qui ont fait leurs preuves.

Destinés aux collégiens de la 6^ème à la 3^ème et de Lise 1 à Lise 4

Je suis très heureuse et impatiente d’animer ces ateliers destinés aux jeunes de 10 à 14 ans environ, à partir de mercredi 6 novembre. Je propose le même atelier à 2 dates différentes : les mercredis après-midi et les samedis matins durant tout le mois de novembre durant 4 séances.

Voici le contenu des différentes séances : 

Séance 1 à 4 : (en bref)

• Apprendre à parler de soi, apprendre à se présenter aux autres,
• Apprendre à exposer un projet qui nous tient à cœur,
• Faire des exercices simples d’articulation,
• Faire des exercices simples de diction : apprendre à gérer sa voix (volume, tonalité, rythme)
• Développer son vocabulaire, son champ lexical,
• Faire des exercices de décontraction, de respiration,
• Réaliser l’importance de la prestance (regard, posture, gestuelle, apparence)

Alors n’hésitez plus, inscrivez vos enfants si vous voulez leur donner la chance d’être plus à l’aise à l’oral, d’acquérir le plus tôt possible des techniques pour apprendre à s’affirmer par la parole dès leur plus jeune âge.