Tout savoir pour faire médecine après le bac

Mis à jour le 8 juillet 2024 par MeriemDraman

Faire médecine après le baccalauréat en France peut paraître compliqué.

Depuis la réforme de 2020, on ne peut pas dire que le système s’est simplifié ! Mais il semble plus juste envers les élèves et au plus près des besoins nationaux en praticiens de santé. Aujourd’hui, nous faisons le point en détail sur les différentes voies possibles pour faire médecine.

Quels sont les parcours possibles pour faire médecine après le bac ?

Les études de santé ont connu plusieurs réformes. Aujourd’hui, deux voies existent pour faire médecine, qu’on soit en reconversion d’études ou juste après le bac. Dans tous les cas, les élèves pourront tenter deux fois leur chance.

Avant la réforme, il y avait la PACES

En 2010, est arrivée la PACES : première année d’accès aux études de santé. Il s’agissait d’une formation qui menait aux métiers de la médecine, de la maïeutique (sage-femme), de l’odontologie (dentaire) et de la pharmacie, regroupés sous l’acronyme MMOP. Mais pour entrer dans le vif du sujet et être pris, il fallait s’accrocher ! 

En effet, la PACES fonctionnait avec un numerus clausus : chaque année, les ministères se mettaient d’accord sur un nombre précis de places. La formation était très dure, exigeante et seuls 10 à 30 % des étudiants étaient finalement admis en MMOP. Ceux qui avaient échoué pouvaient faire le choix de redoubler. Mais en cas de déception, il n’y avait rien d’autre à faire : c’était des années perdues pour l’élève.

Aujourd’hui, il faut faire le PASS ou la LAS

En 2020, une réforme a stoppé la PACES afin de mettre en place deux nouvelles voies pour faire médecine : le PASS et la LAS. Dans les faits, il s’agit toujours d’une année de préparation aux métiers de la santé, mais pas seulement. L’élève suit aussi des cours dans d’autres disciplines universitaires. 

Le but est, entre autres, de lui permettre se tourner plus facilement vers des cursus différents de la santé, s’il a finalement envie de se reconvertir. Et en cas de réussite, il intégrera le parcours MMOPK (le “K” a été ajouté pour la kinésithérapie). On ne peut pas redoubler, comme en PACES, mais une deuxième chance est possible.

Le numerus clausus a également été supprimé. Aujourd’hui, c’est un numerus apertus qui est mis en place. Il est choisi à une échelle régionale, par les ARS (agences régionales de santé). Chaque année, ce nombre de places disponibles dans les facultés évolue, pour mieux prendre en compte les manques de praticiens de santé selon les territoires. Cette décision garantit également un bon encadrement lors de l’apprentissage réalisé en CHU.

PASS et LAS : quel est le programme ?

Le PASS est le Parcours d’accès spécifique santé. C’est la suite naturelle de la PACES, les cours se réalisent dans une faculté de médecine traditionnelle. Aujourd’hui, 60 % des étudiants admis en MMOPK viennent du PASS.

Cette formation d’un an est composée à 70 % d’une majeure de santé (biologie cellulaire, anatomie, histologie, physiologie, etc.), à 5 % de connaissance des métiers et d’anglais et 25 % d’une mineure au choix. Cette mineure va tout autant compter dans les résultats et vous êtes libre de la choisir : langue, maths, STAPS, philo, histoire, etc.

La LAS est la Licence avec option accès santé. C’est l’inverse du PASS : cette fois, votre majeure est une discipline de votre choix, la mineure est sur la santé, et il reste toujours une UE (unité d’enseignement) d’anglais et de connaissances des métiers de la santé. 

La LAS est sur le modèle de la licence, elle peut donc durer trois ans si vous n’arrivez pas à intégrer MMOPK dès la première année. Cela évite les redoublements : vous acquérez des crédits ECTS à chaque semestre pour continuer votre parcours de formation hors santé si vous le souhaitez, en master par exemple.

Comment fonctionnent le PASS et la LAS ? 

Tout d’abord, il faut savoir que tous les étudiants ont deux chances pour passer en MMOPK, deux “cases à cocher” pour demander d’intégrer cette formation. En PASS, c’est automatique. En LAS, il est possible de faire cette demande n’importe quelle année. Dans tous les cas, ces formations, PASS et LAS, procurent à l’élève qui a la moyenne des crédits ECTS… Mais cela n’implique pas forcément une place en MMOPK ! 

Faire médecine en allant en PASS

Selon vos résultats aux deux sessions de partiels en PASS, vous avez plusieurs options : 

• Vous faites partie du top du classement, des meilleurs dans votre majeure et votre mineure : vous allez directement en MMOPK.
• Vous êtes plutôt bon, mais seulement en milieu de classement : vous êtes alors convoqué à un oral pour rejoindre MMOPK.

Le PASS ne se redouble pas. Si vous avez échoué à une des étapes, vous pouvez alors rejoindre la LAS (en deuxième année si vous avez validé vos deux semestres, en première année le cas inverse). Votre mineure de PASS deviendra alors votre majeure.

Faire médecine avec la LAS

En LAS, vous pouvez postuler deux fois en MMOPK pendant votre cycle de trois années d’études. Actuellement, 40 % des étudiants qui ont été admis viennent de LAS. Il y a des places qui sont réservées aux élèves de ce cursus. Attention toutefois, il faut vraiment travailler dur et être en tête de classement pour réussir à faire médecine par cette voie.

À noter que la Licence Sciences pour la Santé (SpS) à Strasbourg permet aussi de rejoindre le MMOPK selon vos résultats.

Faire médecine après le bac : comment réussir ? 

Vous êtes sûr de vouloir essayer l’une de ses voies pour faire médecine après votre bac ? Voici mes conseils pour affiner votre choix, bien vous préparer et mettre toutes les chances de votre côté.

Choisir son orientation : PASS ou LAS ?

Le PASS et la LASS n’offrent pas du tout les mêmes expériences. Si vous ressentez une vraie vocation pour les métiers de la santé, si vous aimez les matières scientifiques et que vous n’avez pas peur d’étudier dur, le PASS est à privilégier. C’est le cursus qui prépare le mieux au MMOPK.

Par contre, si vous hésitez encore, si vous voulez vous laisser une voie de secours, la LAS est faite pour vous. En choisissant judicieusement votre majeure, vous pouvez également avoir une charge de travail moindre.

Choisir son université pour faire médecine

Une fois votre choix fait entre PASS et LAS, vous devrez faire des vœux précis d’université sur Parcoursup. Pour bien la choisir, gardez en tête que vous risquez d’y passer 6 ans (première année + MMOPK jusqu’à la spécialisation) : l’environnement doit vous plaire. Prenez en compte la distance avec votre famille, le coût de la vie, etc.

La renommée et le programme de la fac

Le choix des majeures et mineures disponibles orientera sûrement votre décision. Tout n’est pas accessible partout ! Les programmes ne se valent pas également. Si vous visez une spécialisation très demandée, optez pour une fac renommée. Cela vous permettra également de choisir plus facilement des CHU réputés pour votre apprentissage sur le terrain. 

Aujourd’hui, de nombreux cours sont donnés en distanciel. Dans les matières scientifiques, c’est une bonne chose : vous pourrez regarder plusieurs fois la vidéo pour avoir le temps de comprendre et de prendre des notes. Le sujet des études en distanciel ou en présentiel sera donc peut-être un critère pour vous.

Les résultats aux ECN et les places en MMOPK

Pensez également à regarder les résultats aux ECN, épreuves de classantes nationales, pour vous faire une idée du niveau de votre future faculté. Certaines universités proposent des tutorats (accompagnements par des élèves plus âgés) qui sont, eux aussi, parfois très reconnus.

Bien évidemment, un coup d’œil sur le nombre de places disponibles en MMOPK est nécessaire. Cela dépend de chaque université. Vous voulez faire odontologie ? Préférez la fac qui propose 30 places à celle qui n’en a que 5 !

Parcoursup : comment mettre toutes les chances de votre côté ?

Comme pour tous les cursus post-bac, vous allez devoir passer par Parcoursup. Selon vos choix de mineures/majeures, un choix peut prendre plusieurs vœux ou devenir un sous-vœu. Dans tous les cas, je vous conseille d’inclure dans vos demandes des PASS (avec des mineures différentes) ET des LAS (avec des majeures différentes), ainsi que des plans B, C, D… 

Pour être choisi, il faut soigner son dossier bien en amont, pendant toute l’année de terminale (voire même avant !). Vos résultats scolaires, notamment en français et en matières scientifiques, sont très importants. Les avis de vos professeurs aussi ! En effet, la fiche avenir est regardée : il s’agit du document où vos enseignants donnent leur opinion sur votre choix d’orientation. Le projet de formation motivé (PMF), cette fameuse lettre de motivation, a également son rôle à jouer.

👉 Pour lire mon article Comment rédiger un projet de formation motivé en béton ?, cliquez ici.

Se préparer dès maintenant pour intégrer MMOPK

Vous êtes accepté en PASS ou en LAS ? L’entrée en MMOPK se prépare dès maintenant. Il vous faudra acquérir rapidement des méthodes de travail efficaces et étudier en continu. Un cours = une fiche = des révisions régulières. C’est pour cela que je vous conseille également de prendre de l’avance dès que possible sur le programme, pour ne pas vous retrouver noyé sous la masse d’informations.

Les voies pour faire médecine après le bac vous semblent sûrement plus claires à présent. Je vous invite vraiment à consulter le nombre de places disponibles dans les universités qui vous plaisent : ça peut tout changer pour votre parcours ! Une fois en MMOPK, vous suivrez l’un des cursus (médecine, maïeutique, etc.), selon des vœux que vous aurez fait avant les partiels de premier semestre.

Vous vous sentez encore perdu quant à votre choix d’orientation ? Vous aimeriez être accompagné pour Parcoursup ? Parlons-en ensemble.

👉 Pour connaître les équivalences des diplômes en médecine en France et à l’étranger, je vous conseille cet article du petit journal.com.