Mis à jour le 8 juillet 2024 par MeriemDraman
Je ne m’attendais pas en publiant cet appel à témoins à recevoir autant de témoignages, tous aussi intéressants les uns que les autres, et provenant des lycées français du monde entier : Istanbul, Tunis, Rabat, N’Djamena, Francfort, Lisbonne, Bruxelles, Montréal, Hong-Kong, Pekin. En tant que conseillère d’orientation et pur produit moi aussi des lycées français de l’étranger, je me nourris des expériences des uns et des autres et m’en inspire pour mes accompagnements. L’idée de cet article m’est venue récemment car j’ai pensé que partager au plus grand nombre différents types de parcours concrets pouvait donner des idées à certains, réconforter d’autres dans leurs projets, ou bien susciter des vocations. Dans ce premier épisode, j’ai choisi de vous présenter 3 témoignages. Voici sans tarder les histoires de Maëlle du lycée français de Francfort, Okan du lycée français d’Istanbul (et mon neveu aussi) et Marion qui nous vient du lycée français de Lisbonne. Ils ont accepté de revenir sur leur parcours scolaires, nous racontent leurs réussites, mais aussi leurs difficultés en toute transparence.
👉 Pour témoigner vous aussi, c’est par ici !
Maëlle, française, 35 ans, enseignante de français langue étrangère et danseuse aérienne professionnelle
Dans quel lycée avez-vous obtenu votre baccalauréat ? En quelle année ? En quelle série étiez-vous ? Avez-vous eu une mention ?
J’ai passé mon bac ES spécialités mathématiques au lycée français Victor Hugo de Francfort en 2002. J’ai eu la mention bien.
Pouvez-vous raconter en quelques lignes les études supérieures que vous avez suivies avec le plus de transparence possible ?
Je me suis d’abord inscrite dans une prépa Sciences-Po en France. Après avoir échoué à l’oral de Sciences Po Poitiers (section Amérique latine), je me suis rendu compte que ce qui me tenait profondément à cœur était d’aller vivre sur ce continent et non d’intégrer cette école en particulier. Ainsi, j’ai laissé tomber les concours et je me suis inscrite en Licence 2 d’Espagnol.
Après avoir passé un an à Montevideo, je me suis inscrite en Master 1 d’Espagnol à l’université de Toulouse car elle disposait alors d’un campus à Madrid dans les locaux de l’Alliance française. Et mon souhait était de vivre un an à Madrid ! Désireuse de connaître le Mexique, l’année suivante j’ai intégré le Collège du Mexique pour y poursuivre une Maîtrise en Traduction littéraire (Bac+6). Malheureusement, en raison d’un contentieux entre l’institution et le ministère qui m’accordait une bourse, je n’ai pas pu rédiger ma thèse ni obtenir le diplôme malgré de très bons résultats.
De retour en France, tout en travaillant, j’ai entrepris suite à une validation d’acquis, une deuxième année en Licence d’Italien mention FLE. Après avoir obtenu ma Licence, je suis partie vivre à Rome et, souhaitant compléter mon Master 2, je me suis inscrite en Master 2 Recherche en Espagnol à l’université de Montpellier qui proposait ce diplôme à distance.
L’occasion pour moi de rédiger enfin mon projet de thèse mexicain !
Aviez-vous dès le début de votre première année un projet professionnel ? (Ou ce projet professionnel s’est construit au fur et à mesure de vos études ?)
Non, je n’avais pas de projet professionnel. Je savais simplement que je voulais voyager et travailler dans le secteur de la culture et de l’art. J’ai eu une forte envie de travailler en tant que traductrice littéraire mais c’était sans connaître la réalité du métier. Traduire de la poésie ne permet absolument pas de vivre. Et le métier de traductrice, en dehors de la littérature, est beaucoup moins enrichissant. Ce n’est que sur la fin de mes études que j’ai désiré me spécialiser dans l’enseignement du FLE par amour pour la langue et en raison de la possibilité de voyages et de rencontres qu’offre cette profession.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile selon vous durant vos études supérieures ? (Niveau, méthodologie, adaptation à un nouveau pays)
Sans aucun doute, le plus difficile a été l’aspect administratif et le fait que je voulais choisir mes destinations. Après ma L3 en Uruguay, la validation de mes notes a été laborieuse et j’ai dû recourir à un médiateur au sein de l’université afin qu’il me sorte d’une situation kafkaïenne qui a duré six mois. Six mois pendant lesquels je n’étais pas sûre de pouvoir continuer mon Master 1 ni de vivre à Madrid ! Au Mexique, je souhaitais rejoindre l’université publique, la UNAM mais il me fallait un minimum de 16/20 au bac, l’équivalent du 8/10 mexicain, beaucoup plus facile à obtenir qu’en France. À Madrid, je souhaitais initialement m’inscrire à la fac espagnole mais à l’époque le processus d’homologation des diplômes était très long et impossible à réaliser depuis l’étranger.
Quel est l’avantage d’avoir étudié dans un lycée français de l’étranger ? Diriez-vous que votre expérience en lycée français est un atout de taille ?
Les conditions dans les lycées français à l’étranger sont en général excellentes. Le nombre d’élèves est souvent réduit, le niveau est haut et l’équipe enseignante est motivante. Ainsi, c’est un avantage énorme dans la mesure où cela permet d’avoir une très bonne scolarité. Vivre à l’étranger pendant l’enfance et l’adolescence est une expérience très enrichissante qui permet de développer de grandes capacités d’adaptation et de compréhension. En effet, l’expatriation oblige à porter un regard ouvert sur le monde et incite à développer une grande souplesse intellectuelle.
Une petite note en plus :
En dehors de son activité d’enseignante, Maëlle est auteure d’un premier roman, Le Chant de la sauterelle, qui raconte justement l’histoire d’une adolescente qui fréquente les lycées français (et un international) à l’étranger. Il s’agit d’une histoire d’amour qui a donc pour toile de fond la multi-expatriation, et si le thème de l’orientation n’est pas central, il est néanmoins abordé à travers Marianne, le personnage principal. Ce roman s’adresse aux plus de 15 ans.
👉 Le site de Maëlle : www.maelleaudric.com
Okan, franco-turc, 21 ans, étudiant en 3ème année de médecine à Strasbourg
Dans quel lycée avez-vous obtenu votre baccalauréat ? En quelle année ? En quelle série étiez-vous ? Avez-vous eu une mention ?
J’ai passé mon bac S au lycée français Pierre Loti d’Istanbul en 2016. J’ai eu la mention très bien, avec les félicitations du jury.
Pouvez-vous raconter en quelques lignes les études supérieures que vous avez suivies avec le plus de transparence possible ?
J’ai redoublé la PACES et j’ai fait entre mes 2 PACES à la faculté de médecine de Stasbourg, une année de Neurosciences à Toronto.
Le début a été difficile, car j’avais des doutes sur la spécialité que je voulais suivre. Le taux de redoublement étant très élevé en PACES, j’en ai profité pour faire une année de césure en allant étudier les neurosciences au Canada.
J’ai eu des difficultés à m’adapter aux nouvelles méthodes de travail attendues en médecine en France, mais à présent que j’ai passé le cap de la 1ère année, j’ai trouvé mon rythme de croisière.
Aviez-vous dès le début de votre première année un projet professionnel ? (Ou ce projet professionnel s’est construit au fur et à mesure de vos études ?)
Oui, j’ai toujours voulu faire médecine.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile selon vous durant vos études supérieures ? (Niveau, méthodologie, adaptation à un nouveau pays)
La méthodologie de travail sans aucune hésitation.
Quel est l’avantage d’avoir étudié dans un lycée français de l’étranger ? Diriez-vous que votre expérience en lycée français est un atout de taille ?
L’avantage est d’avoir pu s’immerger dans au moins 2 cultures différentes. Cela m’a apporté une ouverture d’esprit certaine et une adaptabilité plus facile à de nouveaux milieux.
Marion, française, 40 ans, Praticienne en Biogénéalogie – Accompagnante au deuil périnatal et formatrice
Dans quel lycée avez-vous obtenu votre baccalauréat ? En quelle année ? En quelle série étiez-vous ? Avez-vous eu une mention ?
J’ai passé mon bac SES au Lycée français Charles Lepierre à Lisbonne en 1998. J’ai eu la mention Passable.
Pouvez-vous raconter en quelques lignes les études supérieures que vous avez suivies avec le plus de transparence possible ?
Après mon bac, j’ai fait une prépa infirmière. J’ai intégré l’année suivante une école d’infirmières à Arras. Au bout de 3 ans, j’ai vu que ce métier n’était pas pour moi. Puis, j’ai travaillé 7 ans en tant que comédienne. Suite à une rupture sentimentale, j’ai découvert la kinésiologie puis la biogénéalogie. Je me suis formée et depuis 2009, je suis installée comme praticienne en développement personnel. Ayant perdu mon premier enfant pendant la grossesse, j’ai écrit un livre témoignage et depuis je propose des conférences sur ce sujet. Je suis également formatrice pour le deuil dans une école de kinésiologie.
Aviez-vous dès le début de votre première année un projet professionnel ? (Ou ce projet professionnel s’est construit au fur et à mesure de vos études ?)
Oui au départ, je voulais être puéricultrice.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile selon vous durant vos études supérieures ? (Niveau, méthodologie, adaptation à un nouveau pays)
J’ai vécu 12 ans à l’étranger du CP jusqu’au bac. J’ai étudié dans 4 pays : Istanbul, Johannesburg, Munich et Lisbonne. Alors c’est vrai que je ne me suis pas sentie française en arrivant pourtant dans mon pays natal. Et à Arras, lors de mes stages, comme je parlais l’anglais et le portugais couramment et encore assez bien l’allemand, il m’arrivait de traduire pour des patients lors de mes stages infirmier, et cela n’était pas bien vu.
Il y avait comme une forme de jalousie…
Quel est l’avantage d’avoir étudié dans un lycée français de l’étranger ? Diriez-vous que votre expérience en lycée français est un atout de taille ?
Déjà, je n’avais pas ou peu de cours l’après-midi. Je finissais vers 13h, ce qui me laissait beaucoup de temps pour des loisirs : musique piano, clarinette, guitare sèche. Mais aussi pour du sport, de la photographie et du cinéma. J’ai appris la culture de mes camarades pour la plupart turcs, sud africains, allemands et portugais. J’ai aussi appris les langues étrangères avec beaucoup de facilité. Enfin j’ai acquis une grande ouverture d’esprit et une passion pour l’humain dans sa diversité.
👉 Le site de Marion : https://marionpetit.com
Je veux témoigner moi aussi !
Si vous êtes vous aussi un(e) ancien(ne) des lycées français de l’étranger, et que vous souhaitez témoigner, rien de plus simple ! Il vous suffit de remplir le formulaire que vous trouverez sur ce lien .
Pour lire le 2ème épisode, c’est par ici !
Boucher dit
Intéressants ces trois témoignages.
Oui c’est sûr, les études dans différents établissements à l’étranger développent une ouverture d’esprit !
Et à 30 ans on a encore le droit de changer d orientation ..
MeriemDraman dit
Merci pour votre feedback !
Olivia dit
Bonjour!
Très sympa les témoignages des anciens élèves… je suis moi même une « ex Chateau » j’ai suivi toute ma scolarité du CP à la terminale au lycée français de Rome étant italo-française… ça m’a rappelé de sacrés souvenirs!
Au plaisir d’en lire de nouveaux!
Et au passage bravo pour ta newsletter, une vraie source d’inspiration!
Olivia
MeriemDraman dit
Merci Olivia ! J’attends votre témoignage avec impatience alors… à bientôt !
Reha dit
Bravo Okan. Je suis fier d’être ton cousin.
robinet blanc avec tuyau coulissant dit
Ce blog est très bon…
MeriemDraman dit
Merci !